Archives July 2009

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plantainI.jpgPlantain
   

    * Son nom
    * Son rôle dans l'équilibre écologique
    * Et ça se mange?
    * Et ça soigne quoi?
    * On le trouve où?

 
Son nom

« Pied de l'homme blanc », disaient les Amérindiens pour désigner le plantain qui serait arrivé en Amérique avec les colons français et anglais, ses semences voyageant clandestinement sur les semelles de leurs chaussures, et se serait implanté dans les chemins qu'ils empruntaient.

Le nom latin Plantago signifierait « plante qui agit », par allusion aux propriétés médicinales que les Romains lui attribuaient. D'autres avancent que le nom signifie plutôt « plante des pieds » par référence à la forme des feuilles de certaines espèces.

Il existe plus de 200 espèces de plantain, et le genre est répandu un peu partout sur la planète. C'est à ce même genre qu'appartient le Plantago psyllium, dont les graines légèrement laxatives sont vendues en pharmacie. Les espèces qui nous intéressent ici sont le Plantago major (grand ou majeur), le Plantago media (moyen) et le Plantago lanceolata (petit ou lancéolé), auxquelles on attribue les mêmes propriétés médicinales, bien que le plantain majeur (Plantago major) soit, de loin, le plus fréquemment employé.

Son rôle dans l'équilibre écologique

Selon le frère Marie-Victorin, « le plantain majeur est la nourriture favorite de la chenille rousse et noire que l'on voit, à l'automne, marcher vivement le long des chemins. Cette chenille est la larve d'un lépidoptère, l'Isia isabella. »

Et ça se mange?

On a mangé les jeunes feuilles crues, ajoutées aux salades. Leur goût rappelle vaguement celui de champignons auxquels on aurait ajouté une pointe d'oseille. Plus coriaces en vieillissant, elles sont meilleures cuites à la manière des épinards. On a également mangé les graines, réduites en farine et ajoutées à la pâte à pain ou à la soupe. À noter qu'elles constituent un excellent aliment pour les oiseaux en cage, et, on peut le supposer, pour nos oiseaux indigènes. Cueillez-en et mettez-les dans la mangeoire l'hiver prochain.

Malgré l'abondance de la plante en Amérique du Nord, les Amérindiens ne semblent pas l'avoir beaucoup employée en cuisine. On sait que les Tanaina ainsi que d'autres groupes indigènes de l'Alaska ont consommé les jeunes feuilles du Plantago maritima et du Plantago macrocarpa qu'ils mangeaient crues ou cuites, souvent mélangées à de la graisse de poisson ou de phoque et que, encore aujourd'hui, ils en font des conserves. Toutefois, on croit que ces emplois sont relativement récents. D'ailleurs, les Tainaina n'ont pas de nom pour cette plante.

Et ça soigne quoi?

Par voie interne, on dit que le plantain est un excellent purificateur du sang, des poumons et de l'estomac. Il soignerait l'hémophilie, la diarrhée, la dysenterie, les retards dans le développement chez l'enfant, la tuberculose, les bronchites chroniques, la pharyngite, la laryngite, les néphrites. Les graines ont été employées avec succès dans les hémorragies utérines et celles du poumon. De leur côté, les Chinois emploient ces dernières pour leurs propriétés diurétiques et éliminatrices de l'urée, de l'acide urique et des chlorures - les déchets de l'organisme, quoi! En outre, parce que les graines sont tellement nombreuses, ils les considéraient comme un symbole de fertilité et croyaient que leur cueillette favorisait les grossesses. On dit aussi qu'ils s'en servaient, avec de la graine de lin, pour soigner la baisse du pouvoir sexuel chez l'homme. Mais bon, on le sait, les Chinois ont à peu près tout utilisé à cet effet.

En usage externe, on s'en est servi contre les conjonctivites, l'inflammation des paupières, les plaies, coupures, ulcères de jambe, gingivites, dartres, dermatoses croûteuses, pertes blanches. Ainsi que contre les morsures de vipères et les piqûres d'insectes. Les vipères étant rares sous nos climats, c'est contre les piqûres d'insectes qu'on l'apprécie tout particulièrement chez nous. Piqûres d'abeilles, de guêpes, de frappes-à-barres, de brûlots, de maringouins et, par temps orageux, de mouches domestiques ou de coccinelles, qui oui, peuvent vous mordre sauvagement sous l'effet de la pression atmosphérique. Pour soigner toutes ces petites blessures, il suffit de froisser quelques feuilles et de les appliquer directement sur la partie touchée. Le soulagement est quasi instantané.

On affirme, en outre, que les feuilles froissées et appliquées sur les lésions causées par l'herbe à la puce, les guérissent. « Ab-so-lu-ment! », me dit Louise, une amie, qui a récemment soigné ainsi sa petite fille de deux ans, ajoutant que, en quelques heures à peine, il n'y avait plus aucune trace de lésions. Ça tient presque du miracle quand on sait combien il est difficile de se débarrasser de cette dermatose.

Comme on avait les deux mains dedans, Louise s'est également rappelé ce conseil que sa mère lui avait donné après qu'elle se soit éraflé les genoux en chutant de sa bicyclette : « Tu prends une feuille de plantain, tu la « liches » et tu la colles sur le bobo.» Et voilà un pansement de fortune qui ne passerait peut-être pas le test de l'inspection sanitaire, mais qui est réellement efficace.

On peut préparer une infusion, à raison de 10 g de feuilles pour 100 ml d'eau, dont on boira 2 à 4 tasses par jour. Mais à cause de sa richesse en mucilage, la plante se prête mieux à la macération (tout comme la mauve et la guimauve). On fera donc bouillir une minute dans un litre d'eau 30 à 60 g de feuilles, puis on laissera macérer toute la nuit. Boire un litre en 24 heures.

L'infusion ou la macération convient également pour les usages externes, en gargarismes, bains de bouche, lavages oculaires, compresses ou irrigations vaginales, selon les indications.

On le trouve où?

Ah! Que la guérisseuse en moi aime le plantain... que, toutefois, la jardinière n'apprécie guère, car, préférant le monde semi-civilisé des jardins à l'univers plus sauvage des prairies, il se répand partout dans le potager et est extrêmement difficile à arracher. Tout comme certaines espèces de lézards qui préfèrent abandonner un morceau de queue plutôt que d'y laisser leur peau, le plantain cède volontiers ses feuilles à la jardinière impatiente qui s'imagine en être venue à bout. Doué d'une fabuleuse élasticité qu'il doit à ses tissus mucilagineux, il se rompt là où ça ne compte pas, se pétant les bretelles d'aise, tranquille, pépère, car il sait, lui, que dans quelques semaines à peine, il sera à nouveau fringant et pimpant, dépliant allègrement l'accordéon de ses larges feuilles, et s'offrant généreusement à l'Isia isabella qui, de toute façon, n'en prélèvera qu'une très faible partie.

Vous trouverez donc les trois espèces de plantain décrites ci-haut dans les champs et les lieux incultes, au voisinage des habitations et, bien entendu, dans les potagers bio...



Recherche et rédaction : Paulette Vanier - PasseportSanté.net

SOURCE:   www.passeportsante.net

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